Friday, October 26, 2007

Juste en passant, de retour en Tunisie...

L'Imam Jaziri est maintenant de retour en Tunisie. Quelle n'est pas notre surprise de réaliser qu'il n'est pas présentement sur une chaise de torture, ni en prison... Personne ne lui a seulement donné une tapoche sur la main droite ou même mis en pénitence à genoux face à un coin de sa maison pour qu'il réfléchisse ! Non ! Présentement, il se la coule douce avec sa famille. Savez pourquoi ? Parce qu'il a menti quant au danger qu'il encourrait s'il était déporté dans son pays, les accusations qui pesaient sur lui là-bas n'étaient plus valides.

Voyez ! C'est une belle fin pour tout le monde, comme dans un film hollywoodien ! L'Imam passe du bon temps et nous, notre conscience est spic and span! C'est ti pas beau ça ?

Pour réitérer ce que j'ai déjà mentionné dans mon blogue, il est temps pour la majorité de la communauté ethnique de prendre la parole et ainsi éviter que d'autres menteurs à langue hyperactive le fassent en leur nom et salisse l'image de l'immigration au Québec. J'espère que cet exemple motivera et déliera la voix de certains d'entre-eux...

Thursday, October 25, 2007

Suite au Tribunal des sous-entendus : le Regroupement des Pazentendus

Monsieur le Damnésiaque, permettez-moi de vous suivre et vous poursuivre dans votre délire intellectuel. Comme vous le savez, je suis haïssable, je veux dire haïtienne...

À l'été 2004, j'ai reçu la proposition de travailler comme attaché de presse et responsable de l'agenda d'une candidate au Bloc Québécois. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que celle-ci était algérienne. Une algérienne, qui soutenait la cause souverainiste ? Oui. Mais mes surprises débutaient à peine, ainsi que mon apprentissage à ne pas me faire des idées trop rapidement. En langage courant, on appelle cela des préjugés ! Bref, quelle ne fut pas ma deuxième surprise de rencontrer une autre ethnie, un africain cette fois-ci ! "Le Québec libre ! Le Québec français! criait-il sur les tribunes. Je n'ai pas terminé mon plaidoyer. Ma troisième surprise a été le latino qui lui aussi croyait avec un coeur battant et les yeux brillants que sa terre d'accueil méritait enfin d'être indépendant ! Le coup a été solide. Je suis restée debout, mais j'ai compris une chose : les immigrants sont plus nombreux qu'on le croit à aimer le Québec, le français, notre liberté, l'égalité et le respect entre l'homme et la femme. Un bon nombre d'immigrants adore le pâté chinois également. La commission a laissé la parole à des gens intolérants, remplis de préjugés. Et ce, des deux bords. Il serait temps de voir et d'entendre des hommes tels que le professeur arabe et musulman originaire de l'Abitibi, Antoine Ishac : "Les lois de la religion, il faut qu'elles se plient devant les lois laïques. Comme immigrant, quand je suis arrivé ici, j'ai compris que c'était à moi de m'adapter à la vie québécoise et c'est à moi de devenir un Québécois. "

Dernière petite remarque qui pourrait éventuellement lancé une réflexion, ou un débat.
Pourquo ai-je l'impression que les accomodements raisonnables semblent être utilisés essentiellement pour les musulmans ou les juifs (qui soi-dit en passant, ne s'apprécient pas toujours entre eux) ? Les noirs, les sud-américains, les protestants, les témoins de Jéhovah, les russes, les polonais, les portugais, les bouddhistes et les épicuriens...ils sont où ? Et surtout, que demandent-ils ?

Allergie aux arachides

Voici deux extraits d’un article dans la revue National Vanguard en mars-avril 1997 :

« Bien sûr, le mélange des races n'est pas un événement naturel. L'évolution aurait été impossible si chaque progrès de l'évolution avait été court-circuité par des accouplements inter-espèces. »

« Derrière les slogans séduisants qui présentent le mélange des races comme un impératif moral et comme bénéfique, la motivation de leurs promoteurs est claire : l'intention n'est pas de « sauver » les Blancs, ni de leur accorder la « rédemption », mais de les détruire complètement. »

Ok, fin des maudites citations...


Voici quelques observations croquées ici et là :

— Devant l’épicerie Provigo, ville Saint-Laurent. Les deux individus que nous sommes (la Noire et le Blanc) gambadaient joyeusement pour aller vaquer paisiblement à nos occupations du dimanche après-midi. Quelques secondes suffirent pour remarquer la désapprobation dans le regard de l’homme noir.
— Une amie, en Caroline du Nord, lors de ses vacances. Elle entre dans le restaurant où par le fait même, fait aussi entrer un peu de couleur. Regards hostiles, des mitraillettes, le feu dans les pupilles.
— Deux conversations entre deux jeunes hommes noirs dans l’autobus 67, quartier Saint-Michel (là où c'est noir de monde...et ce n'est pas une expression !). Les jeunes hommes ne comprennent pas : pourquoi et comment les filles noires peuvent être avec des hommes blancs étant donné que ceux-ci ont été les investigateurs de l’esclavagisme?
— Une amie me dit : moi je ne pourrais jamais sortir avec un Arabe, mon père n’est pas raciste, mais il capoterait trop…
— Une collègue de travail : moi, je n’aime pas Montréal, y a ben trop de monde, ben trop d’ethnies, trop d’arabes…

- Montréal, octobre 2007 : Une jeune fille blanche traite des noires de nègres. Colère. Une bataille éclate. Quatre jeunes filles noires âgées entre 14 et 16 ans sont accusées de voies de faits.

— Une connaissance algérienne : les Québécois sont trop cheaps, ils ne payent jamais rien aux filles
- Barcelone, Espagne, octobre 2007 : une jeune équatorienne de 16 ans se fait tabasser par un jeune homme de 16 ans dans le métro. Le garçon la traite de maudite immigrante et lui crie de retourner dans son pays.
— Et finalement, celle-là je l’entends vraiment souvent : Martine, t’es ma seule amie noire, parce que t’es pas comme les autres… t’es pas vraiment noire…


« Vlan din dents! » comme on dit par ici. Pas comme les autres. Première question. Connaissons-nous vraiment les autres? Voici l’exemple de…appelons la Catherine. La jeune femme ne connaît aucune personne d’une autre culture. Ce qu’elle en sait, elle l’apprend des médias. Et pourtant, au dîner, elle dit d’un ton décisif et sans équivoque : moi, je n’aime pas les Arabes. Ah. Pourquoi? Les voiles, les hommes dominants, je ne suis pas capable. Ok. Mais madame n’a jamais pris le temps ou la peine de parler à un arabe. Et pourtant, madame se dit ouverte aux autres cultures, elle a mangé du "sish taouk" la semaine dernière, mmm...un délice !

Je n’ai pas suivi de cours d’anthropologie, mais les quelques éléments appris et retenus dans certains cours me reviennent par flash. Le métissage des différentes cultures a toujours existé, du nord au sud et de l'est à l'ouest. Par exemple, le sang qui coule dans mes veines est à la fois africain, antillais et français. Mais l’homme doit se trouver une raison pour se détester. Le problème d’intolérance, à mon avis, vient du fait que chaque personne pense que l’autre est trop différent de lui. Je ne le crois point. Il existe toujours un point commun qui peut unir deux personnes, les faire vibrer. Du jamaïcain Rusty dont l’idole est Ray Charles à Jonathan qui tripe sur la musique swing… et Ray Charles! Les deux hommes sont pourtant, en apparence, supposément distincts, mais l’être humain a inventé de belles choses pour s’unir : les arts, la musique, la danse... Alors lorsque je lis que les noirs, les juifs, les latinos sont des « races » différentes des blancs, je me dis : Henrique, comme Paul, peuvent développer une allergie aux arrachides, non ?

À partir de ce constat, la couleur pour moi a toujours été accessoire, je ne la vois pas, je ne la vois plus et j'ai appris à ne plus la voir, tout simplement. J'essaie de connaître et d'apprécier. Et il ne faut pas oublier que les intolérants n'ont pas de couleur. Juste une odeur acre et désagréable. Est-ce que je suis aveugle? Au contraire, je pense que je vois très bien : mes verres de contact sont bien en place. Et si les gens voulaient faire l’effort d’essayer de connaître au moins une autre ethnie ? Et s’ils prenaient le temps de connaître cette personne? Je ne dis pas que le résultat serait nécessairement positif, mais avant de dire qu’on se déteste… est-ce qu’on a essayé de s’aimer? Mais la question est plutôt : suis-je trop utopiste?

Monday, October 22, 2007

La tribune des sous-entendus

Ça fait des mois et des mois qu’on parle d’accommodements raisonnables. Ça fait des mois que ça fait la une des journaux, surtout celle du Journal de Montréal qui saute sur n’importe quelle occasion pour attiser le feu, « boostant » la colère des Montréalais et autres de souche. Tout ce temps-là, j’ai fait comme tout le monde : j’en ai jasé, parlé, discuté… Pas qu’avec des Québécois, mais avec un grand nombre de gens de toute provenance et de toute confession. Ce que je trouve étrange, c’est que dans toutes ces conversations, je n’ai pas une seule fois trouvé ce que je cherchais : un débat! Peu importe le pays qui les avait enfanté ou le Dieu qui leur faisait plier les genoux, je n’ai jamais trouvé qui que ce soit qui est en accord avec les revendications de ceux qui exigent que nous façonnions le Québec à l’image de leur propre patelin. Oh, ils demandent qu’on les respecte, de la même manière dont ils ont choisi de nous respecter eux-mêmes.

Certes, il y a un débat et il porte le nom de Bouchard-Taylor. J’avoue ne le suivre qu’à travers les éditoriaux de mes idoles journalistiques et suis inévitablement sous l’influence de leurs opinions, mais je me soigne lentement… En attendant, j’aimerais poser une question à qui pourrait me répondre. Est-ce mon imagination, ou est-ce que ce débat est de près ou de loin un sous-produit de l’acharnement médiatique opportuniste du Journal? C’est mon impression. Ce média a indéniablement comme créneau de crier « au feu » dès que quelqu’un craque une allumette en mettant en première page une photo si « zoomée » qu’on jurerait y voir une bombe nucléaire. Toutefois, permettez-moi de bémoliser un peu… Je crois de plus en plus que du bon va sortir de ce débat. Il va permettre de lever le rideau sur une foule de choses qu’on n’aurait peut-être pas pu savoir autrement. Par exemple, saviez-vous ça qu’il y a plusieurs ethnies qui sont d’avis que le Québec souverain serait bénéfique pour l’assimilation des immigrants? J’avoue que mes lèvres ont formé un petit « o » stupide pendant un instant quand j’ai lu ça…
La commission va nous permettre de prendre le pouls des diverses ethnies. Je parle des autres, pas les grandes gueules qui ont vu l’hyper tolérance du drapeau fleurs de lys et tenté d’en profiter. Les autres, dis-je, ceux qui ne parlent pas beaucoup, les plus nombreux et donc, démocratiquement parlant, ceux dont l’opinion devrait primer sur celle des quelques marginaux. Il était temps qu’on leur offre une tribune parce que jusqu’à aujourd’hui, ils ne semblaient pas chercher à en avoir une. Suffisait de les inviter! Évidemment, c’est pas jojo pour quelqu’un qui vient d’arriver d’un autre pays de prendre la parole et dire ce qui devrait changer ici, surtout s’ils y sont venu pour fuir un monde où la liberté de parole se solde par une gorge tranchée. C'est comme une puce que l'on enferme dans un pot scellé. Dans un premier temps, elle va tenter de sortir du pot en sautant et frapper à répétition le couvercle fermé, mais progressivement, elle va ajuster la force de ses bonds. Ensuite, vous ouvrez le couvercle, la laissez sortir et la regardez bondir. Pendant un bon moment, ses sauts ne dépasseront pas en hauteur celle du pot, jusqu'à ce qu'elle reprenne confiance en la liberté.
C'est ce que nous sommes en train de faire pour les immigrants avec la commission : nous leur donnons la chance de parler pour qu'ils puissent constater qu'ils ne s'écrasent pas dans le plafond de l'intolérance à la liberté de parole. C'est là, à mon humble avis, la meilleure façon de remettre à leur place ceux qui sont en manque de popularité et qui profitent du silence de leurs confrères nationaux pour s'autoproclamer leurs représentants officiels et ainsi faussent l'image que les Québécois dits « pure laine » ont de la communauté ethnique. Comme on dit, le borgne est roi au royaume des aveugles! Du coup, si ceux qui se taisent se sentent plus à l'aise de dire ce qu'ils ont au fond du coeur et de la tête, ne se sentiront-ils pas un peu plus impliqués dans notre sort commun? Ne se sentiront-ils pas soudainement un peu plus chez eux à l'extérieur de leur maison ou même de leur ghetto ? J'ai toujours cru que le silence est une porte ouverte pour tous ceux qui sont enclins à abuser. Alors, qu'ils parlent, par pitié! Qu'ils donnent des arguments nécessaires à aider tous ceux qui rament à contre-courant pour les défendre contre les préjugés et les fausses représentations.

De bonnes choses vont venir de cette commission, je le prédits...

Wednesday, October 17, 2007

USINE DE PRODUCTION TÉRÉEL, 562 MONTÉE SINS, QUÉBEC, HOH OHO

Monsieur le Damnésiaque, je suis parfaitement en accord avec vous. Laissez-moi vous raconter un de mes rêves. J'étais devant ma télévision et je zappais. Soudain, je suis tombée (sens figuré et littéraire) sous le choc. Positif. À l'écran, des gens qui semblaient appartenir à différents groupes sociaux. J'ai savouré des échanges dignes d'un match Djovovic-Federer : étonnants, intelligents, bien étudiés, émotifs. Un groupe avec des gens de différentes origines ethniques. Et si c’était vrai ? Euh… pas sûre. Ma langue était toute pâteuse. Pensez-vous vraiment que les Québécois sont prêts à ça? Une téléréalité avec des gens d'autres cultures? Je ne le crois aucunement. En fait, tout comme dans les « soaps » américains tels Young and the Restless, The Bold and the Beautiful, les téléréalités font ressortir en nous cette part de rêve où chacun est beau et riche. Une image parfaitement léchée. Trop clean. C’est louche ça. Depuis le début des émissions de téléréalité, a-t-on vu…euh, un Africain? Une libanaise? Un gars qui vit à Hochelaga ? Et ne dites surtout pas que la raison pour laquelle on ne voit pas ces gens c’est parce qu’ils ne s’inscrivent pas! De toute façon, notre société, malgré tout l’avancement, n’est pas prête pour le mixage, alors que notre voisin nous écœure, imaginez celui qui vient de l’autre bout du monde ou de l’autre bout de Montréal…, mais ceci est un autre débat…Par curiosité, je suis allée voir le site d'OD et par curiosité encore, j'ai jeté un coup d'œil à la description de quelques candidates. Une chose revient souvent. Quelle est votre plus grande qualité? Authentique. Évidemment. Alors que ces filles proviennent de l’usine de production Téréel où l’idole de la moitié des filles est Céline Dion. Bien que je n’ai rien contre notre Céline nationale. Au contraire, je respecte son cheminement. Mais côté musique, c’est assez pop pop populaire! Mais savez-vous que le produit peut être défectueux? Car la machine peut toujours réserver quelques surprises…Quoi faire dans ce cas-là ? Les producteurs utilisent cette défectuosité pour faire du marketing dans les magazines à potins : la semaine, 7 jours, dernière heure. L’ENFANCE DIFFICILE DE MARYSE MARQUÉE PAR LES KRAFTS DINNER. Pauvre Maryse, ça pas dû être facile, surtout avec 5 livres à perdre au secondaire. Et on le consomme son maudit Kraft Dinner. This is Business. Voici deux définitions du mot réalité qui pourront peut-être me servir de conclusion. 1. Ce qui est réel, ce qui existe en fait, par opposition à ce qui est imaginé, rêvé. 2. Vie réelle, telle qu'elle est, par opposition aux désirs, aux illusions. Le spectateur a le dernier mot. Environ 1,8 million de Québécois ont choisi ce qu'était la réalité pour eux. Sur une population de 7,6 millions. 14 %. Et les autres? Heureusement, nous pouvons encore garder espoir.

Monday, October 15, 2007

La réalité très à distance

Je n'ai jamais dit ce que je pensais de la télé-réalité. Ben voilà, je le fais... Rien de bien excitant, mais sans avoir approfondi la raison d'un engouement qui ne m'a pas gagné, mais qui aurait pu le faire si le concept avait été pris en main par de vrais artistes et non de vulgaires portes-feuilles ambulants, voici une petite montée de lait en ce lundi dont l'histoire risque peu de se souvenir...

Le terme « télé-réalité » est menteur à moitié. C'est de la télé, pas de doute. Mais pour la réalité, on repassera.

Prenons les émissions telles qu’Occupation double et Loft Story. Les compétiteurs y sont d'excellents représentants de la société québécoise, dans la mesure qu'on croit que le Québécois moyen est jeune, joli, mince, assez grand, photogénique, ne bégaye pas, n'a pas de handicap et a une prédisposition pour la caméra. Ce qui se passe dans ces émissions est aussi très semblable à la vraie vie, pour autant qu'on passe nos semaines à se trimbaler d'un pays à l'autre et à flirter avec de cinq à dix membres du sexe opposé dans une seule et même semaine, un peu de la même manière dont on goûte à divers échantillons de crèmes glacées chez Laura Secord.

Il y a un détail qu'il ne faudrait pas oublier quant à ces émissions : il ne s'agit pas d'une tranche de vie, mais bien d'une compétition! Les participants qui risquent à tout moment de dire quelque chose qui jetterait sur eux l'opprobre des autres candidats ou même d'un bon pourcentage du Québec ne risquent pas d'agir librement tel qu'ils le feraient dans leur salon ou sur le trône. Dès qu'ils sont devant la caméra, c'est-à-dire dès qu'ils font autre chose que dormir, prendre leur douche ou faire un petit pipi, ils deviennent un produit qu'ils doivent vendre. D'ailleurs, il ne s'agit même pas seulement de ce qu'ils vont gagner pendant l'émission, mais aussi de ce qu'ils vont gagner après! Parce qu'ils espèrent bien demeurer des produits une fois la saison terminée... Évidemment, ils n'ont aucune formation pour faire de la télé, du cinéma ou de la radio, mais... Vous vous rappelez Stéphanie Lapointe, gagnante de la deuxième saison de Star Académie? Ce qui est peut-être un peu amusant, quand on y pense, c'est qu'on s'en souvient tous pas mal moins pour ses talents de chanteuse que pour ses rôles au cinéma (Aurore) et à la télévision (Le négociateur). Et détrompez-vous! Pour le peu que j'ai entendu des produits de la Chaîne de montage à chanteurs Québécois, Lapointe est celle qui s'est le plus permis d'être une artiste, mais étant donné qu'elle n'a pas voulu d'emblée jouer le jeu tel que les autres académiciens ont embrassé sans poser de question, son album a tardé à voir le jour. Ainsi, les producteurs ne voulaient surtout pas perdre l'avantage d'un produit fini déjà imprégné de popularité et risquer qu'on l'oublie, ce qui risque fort d'arriver au Québec, nonobstant notre devise. On l'a donc exposé au maximum dans des domaines qui n'avaient rien à voir avec elle, dans des rôles que des acteurs parfaitement mieux qualifiés qu'elle aurait eus, non-pas seulement plaisir, mais également et surtout besoin de jouer! Quand t'es un produit populaire, il n'est pas nécessaire d'avoir du savoir-faire pour faire du cinéma, de la télé ou de la radio... La popularité, c'est ça l'ingrédient miracle! Ça fait tout! Ça « patche » les trous, aplani les surfaces irrégulières, colorie ce qui est fade... Ça ressemble beaucoup à cette histoire qu'on m'a racontée un jour : dans une ville quelque part, une grève des vidangeurs sévissait déjà depuis quelques jours. Un des citoyens de cette ville en avait sérieusement marre de voir les sacs verts s'accumuler sur le parterre de sa maison, chaque jour un peu plus éventrés par des ratons laveurs opportunistes. Cet homme eut soudain une idée! Il se munit de nombreuses boîtes vides en carton et de beaucoup, beaucoup de papier-cadeau. Puis, tous les soirs, il mit des ordures dans des boîtes, les emballa de manière affriolante et les emmena avec lui dans sa voiture. Une fois rendu au boulot ou au centre commercial, il laissait les boîtes sur le siège arrière, à côté d'une fenêtre ouverte. Chaque fois qu'il revenait à son véhicule un peu plus tard, les « cadeaux » ne s'y trouvaient plus! Une semaine plus tard, il avait la seule maison de son quartier qui sentait bon...
Si les producteurs sont conscients de ce fait, les candidats le sont tout autant. Ils sont fixés sur cette idée. Pensez-y! Croyez-vous vraiment qu'il y ait de la place pour le naturel?

Finalement, je crois que le terme « télé-réalité » est très représentatif... "télé" signifiant à la base "distance", je dirais qu'il y en a effectivement entre ça et la vraie vie...

Saturday, October 6, 2007

Que pensez-vous de la guerre?

Ce qui m'embête personnellement, c'est que lorsque nous parlons des guerres actuelles, celles qui se déroulent alors que nous déblatérons à leur sujet, c'est que ça me fait penser à un critique qui cracherait son venin sur un film dont il n'aurait vu que la bande annonce. Une fois la guerre terminée, on voit se dévoiler une à une les cartes de ceux qui avaient intérêts à ce que les jeunes du pays aillent se sacrifier. En ce sens, les guerres orientales ont la particularité d'être plus "cartes sur table". Bien entendu, ce n'est pas à la portée de tous, mais il y a quand même moyen de bien se renseigner et d'avoir une idée de ce qui motive les deux camps et de comprendre le bourbier dans lequel certains de ces pays se trouvent enlisés.

Pourquoi? Aucune idée. Peut-être parce que les pays religieux ont une tendance à être plus uni dans leur manière de penser. Parce qu'après tout, pour un animal qui risque en tout temps d'outrepasser ses instincts de base et de modifier ses comportements, la religion est un excellent homogénéisateur de société. Mais du côté de l'Occident, la guerre semble plus intéressée, moins viscérale. Ça ressemble énormément au produit vedette d'une grosse compagnie. On met en valeur ce qui est reluisant, cache ce qui l'est moins, ment jusqu'à ce qu'on ait assez vendu le produit et que les profits soient assez satisfaisant pour que ça ne fasse plus aucune différence que le monde entier connaisse la vérité. Je crois qu'il est de plus en plus difficile pour qui que ce soit de s'avancer et de prendre position dans un conflit, puisque ce qu'on en sait n'est probablement que ce qui sert les intérêts des entreprises à qui ça profite.

La nécessité...

En réaction au film "J'ai serré la main du diable", j'aimerais répondre à ceux qui lèvent les bras au ciel, exaspérés qu'un autre film se fasse sur cet événement. Je crois qu'il ne faut pas mélanger les choses. On ne peut pas simplement soupirer et dire "Ah non! Pas un autre film sur le Rwanda!" Il ne s'agit pas d'un nouveau Star Trek ou du dernier Rocky, mais plutôt d'un événement sur lequel nous avons le devoir de nous pencher très sérieusement. Les génocides et les haines tribales ne sont certes pas choses rares en Afrique, mais c'est plutôt l'échelle à laquelle le massacre du Rwanda s'est produit qui est remarquable. Évidemment, il y aura toujours des producteurs intéressés à "exploiter la souffrance" des uns pour en faire un spectacle, mais cette histoire-ci, c'est d'un autre registre. C'est comme la Solution finale d'Hitler, vous vous rappelez? Depuis toujours, l'homme se croit différent des animaux dans leur ensemble. Un des arguments apportés est que l'homme est le seul à ne pas avoir un mode de vie relié à sa survie. Grâce à notre intelligence, nous avons vaincu nos instincts pour atteindre un état supérieur de l'évolution. Mais voici que nous nous retrouvons devant des comportements humains (au Rwanda, dans l'Allemagne Nazie, le génocide des Arméniens, etc.) qui, ironiquement, sont bel et bien très loin du monde animal.Donc étant donné que l'évolution de l'homme signifie aller là où aucun homme n'est encore allé et que des drames forts regrettables tels que ceux relatés dans ce film font malheureusement partie de cette "évolution", il est primordial de décortiquer ces événements et les analyser pour bien en comprendre les mécanismes. Parce que si nous ne le faisons pas, si nous ne comprenons pas parfaitement bien ce qui pousse l'homme évolué d'aujourd'hui à agir de la sorte, rien ne nous garantie que cela n'arrivera pas ici, un jour, coin Papineau et Beaubien...Ce film n'est pas qu'un divertissement de plus. C'est une nécessité!

Monday, September 17, 2007

Une question raisonnable...

Je me pose une question, ces jours-ci.


Élections Canada vient à peine (il y a une semaine) de rendre publique sa décision de maintenir leur position quant au vote voilé. Après quelques recherches ici et là, autant en parlant avec des Musulmans qu'en lisant les (trop) rares commentaires de ceux qui se disent non-radicaux, les "chocolate muslims" comme Omar Bakri dit qu'ils sont appelés par les extrémistes. Je m'avance peut-être un peu trop en disant qu'il y a probablement plus de Musulmans chocolats au Québec que des autres, mais après avoir osé parler avec plusieurs membres de cette confession, absolument aucun n'a ouvertement soutenu de propos fondamentalistes devant moi, et à moins que cette religion n'autorise le mensonge, je suis porté à les croire. D'autant plus que la plupart du temps, ces gens sont plus que contents de me dire pour quelles raisons ils sont contres l'extrémisme: ils ont fuit leur propre pays pour s'en éloigner, leur compréhension de l'Islam est plus traditionnelle que celle, plus récente, qui croit que le Jihad (Guerre sainte) a le devoir collectif et individuel de mettre à mort tout infidèle, peu importe la manière utilisée, ils trouvent contradictoire de prétendre que l'Islam est "la religion de la tolérance et de la miséricorde" quand elle prône la solution finale à tous ceux qui ne sont pas de la même confession qu'eux ou qui n'ont que la malchance d'être né sur le mauvais continent, etc. Il sont heureux de me le dire à moi parce que je ne représente pas de danger pour eux, ce qui leur permet de se vider le cœur un peu... Pas facile de supporter la pression, parce que lorsque les avions tombent sur les gratte-ciel, c'est tout le monde qui les regarde de travers! D'un côté les occidentaux qui ne voient en eux que des terroristes dans l'attente du bon moment pour appuyer sur le petit bouton rouge et de l'autre, les extrémistes qui les considèrent comme des "mous", des fidèles sans le courage qu'il faut pour venger les leurs... Et ces gens-là, qui n'ont l'approbation de très peu de gens, préfèrent attendre et espérer que ça se calme. On ne les verrait jamais marcher dans la rue avec des pancartes en proclamant haut et fort qu'ils sont contre tonton Oussama, au risque de voir un extrémiste courir vers eux avec un sac suspect à la main, question de passer un message à tous ceux qui seront encore en vie après ça.

Donc ils se taisent. La majorité des Musulmans du Québec se taisent et se tiennent tranquille. D'ailleurs, selon plusieurs d'entre eux, ils ne seraient pas le genre non plus à se plaindre que leurs femmes soient obligées d'enlever leur voile quelques secondes en échange de l'immense privilège de participer au vote qui choisira le chef de leur pays d'accueil. Donc ceux qui se sont plaints, ce n'est pas la majorité. C'est un petit nombre, extrémiste ou pas.

Ma question est donc la suivante: cela prend-il si peu de gens, si peu de revendications sous le sceptre magique de la religion, pour faire changer des lois aussi importantes que la manière à laquelle nous devons élire le chef de notre pays? Se pourrait-il même qu'il y ait eu moins de Musulmans pour se plaindre de nos règlements électoraux que de Québécois déguisés en guise de protestation lors des dernières élections?

À quel moment tracera-t-on une ligne, au juste?

Le « Bambi Syndrome »

Connaissez-vous le « Bambi syndrome »? Eh bien, nous en sommes tous atteints jusqu’à un certain point. C’est cette tendance que nous avons tous à préférer voir une araignée se faire écraser plutôt qu’un beau papillon multicolore, un pigeon crasseux plutôt qu’un geai bleu, une belle jeune fille plutôt qu’un vieillard édenté et itinérant… Nous savons tous que l’un ne mérite pas plus la mort que l’autre et nous le dirons à haute voix avec conviction, mais au fond, c’est tellement laid une araignée : huit pattes, six yeux, deux crochets et un bon appétit pour les bibittes… On a presque le goût d’entendre le craquement de sa carapace sous notre botte…
Je suis toujours surpris de voir à quel point les journaux utilisent ce principe. Prenons Laura Gainey, par exemple. Bon, ne me lancez pas de roches trop vite, je m’explique… Ça me désole, cette histoire-là. Ça me rappelle à quel point il n’y a pas de justice divine en ce bas monde. Quand on voit Rizzoto, l’un des plus gros parrains de la mafia italienne de Montréal, qui se fait enfin arrêter à 82 ans, le sourire aux lèvres et la santé au corps, alors que de l’autre côté se trouve une jeune femme qui ne l’a pas eu facile, mais qui s’est prise en main malgré les obstacles, remplaçant les substances toxiques par une autre drogue : la voile et la mer! Une passion tellement plus saine qu’elle a fini par la tuer… Alors de deux choses l’une : soit il n’y a pas de destin ou encore le scripteur de l’Histoire humaine n’en a rien à foutre et il est comme un enfant de 5 ans qui a trouvé le fusil de son père. Cela dit, avez-vous remarqué à quel point les journaux l’ont compris, ça? Remarquez ce qu’ils ont rapporté de ce qu’ont dit les amies de Laura :
- Je n’ai pas juste perdu une amie, j’ai perdu une sœur…
- Toute la ville est en émoi.
- C’était une vraie passionnée…
- Elle était toujours positive, toujours souriante…
ZZZzzz… Et que penseriez-vous si, une semaine avant le drame, elle avait montré le doigt d’honneur à une amie? Et si elle avait déjà trompé son chum avec son meilleur ami? Est-ce que sa mort serait alors moins dramatique? Absolument pas! Sinon, la mort de qui que ce soit ne l’est pas non plus, parce que nous avons tous nos propres travers, faisons tous nos propres conneries… Et en même temps, nous sommes également tous comme un frère ou une sœur pour quelqu’un ou pour plusieurs et nous sommes également tous passionnés par quelque chose.
Alors, pourquoi diable ajouter ça dans les journaux? Pour nous émouvoir. Pour augmenter l’effet émotionnel de sa mort. C’est comme une épice à journal. Ça fait le même travail qu’une musique stressante dans une scène de poursuite ou touchante dans une scène d’amour. Comme ça, si ce que nous lisons nous émeut, nous risquons fort de racheter le même journal le lendemain! C’est tellement touchant ce qui se passe dans le monde.
La question que je me pose donc est la suivante. Est-ce que vraiment on veut savoir ce qui s’est passé dans le monde par conscience sociale ou alors ne voulons-nous qu’être divertis?
Personnellement, après réflexion… Je crois vouloir être diverti, inconsciemment en tout cas!

Le Père Noël est un mensonge…

Il n’est pas évident d’écrire quelque chose de nouveau sur le thème du Père Noël, c’est rendu une industrie d’en parler chaque année. On a beau vouloir fuir la vieille barbe blanche…, elle nous rattrape dès le premier novembre. Télé, radio, centre d’achats, chandail de laine d’un cousin germain, pub, courriels, pourriels… Si le vieux était une maladie, le monde occidental serait foutu! Mais saviez-vous qu’une étude scientifique sérieuse (faite dans un but loufoque, s’entend…) s’est penché sur l’existence du Papa Noël? Je vous en dévoile les détails les plus croustillants…
Commençons par les rennes volants. Pour l’instant, il est scientifiquement impossible d’en prouver l’existence, car aucune espèce de rennes sachant voler n’a été découverte au moment où vous lisez ces lignes. Mais réjouissez-vous, il est également impossible d’en prouver l’inexistence. Il reste toujours à peu près 300 000 organismes vivants à classer, c’est un dossier fumant qu’il vaut la peine de suivre de près…
Maintenant, amusons-nous avec la charge de travail du bon vieux Papa-pompon. Si on ne considère que les individus de 18 ans et moins, nous arrivons à un nombre de 2 milliards d’enfants dans le monde. Étant donné que le gros bonhomme rouge ne s’occupe que des enfants chrétiens, il n’aurait la responsabilité que de 15 % de ce total, soit 378 millions d’enfants. Avec une moyenne mondiale de 3,5 enfants par maison et si l’on prend pour acquis qu’il y a au moins un enfant sage dans chacune d’elles, ça donne environ 91 800 000 foyers en tout et partout.
À cause des fuseaux horaires, notre sympathique livreur de cadeaux se doit d’être logique et de travailler d’est en ouest. Il a ainsi un maximum de 31 heures pour tout faire. Cela veut dire que s’il ne se dépêche pas trop, il doit faire au moins 822,6 visites par seconde pour y arriver, soit 1 millième de seconde pour stationner son traîneau, débarquer, trouver les cadeaux qui vont à cette adresse-là (en espérant que les lutins ont fait leur job et qu’ils ne sont pas dans le fond de la pile), dévaler la cheminée, remplir les bas de Noël, placer les autres cadeaux sous le sapin, boire le verre de lait, manger les biscuits, ressortir par la cheminée, remonter dans le traîneau et passer à la maison qui suit. Évidemment, ces calculs ne sont valables que si le Père Noël se retient de faire ce qui est en fait inévitable après avoir ingurgité des milliers de litres de lait.
La vitesse moyenne que devrait atteindre le traîneau pour réussir cet exploit serait de 1089 km par seconde, donc plus ou moins 3630 fois la vitesse du son. En admettant que chaque enfant reçoive un cadeau d’environ un kilo au minimum, le traîneau transporte donc 378 000 tonnes, sans calculer le conducteur barbu. Dans la réalité, un renne non-volant n’arrive pas à transporter une charge supérieure à 150 kilos et même en imaginant qu’un renne volant réussisse à faire 10 fois mieux, il en faudrait un peu plus de 8 ou 9 pour tirer la charge… En fait, ça nécessiterait plutôt 250 000 rennes volants, chacun pesant en moyenne 75 kilos, ce qui donne une somme totale de 396 000 tonnes!
Pour finir, 396 000 tonnes voyageant à 3630 fois la vitesse du son signifie une incroyable résistance de l’air. En effet, les rennes sont soumis à la même température que celle d’une navette spatiale pénétrant dans l’atmosphère depuis l’espace. Ils se désintègrent donc tous à une vitesse vertigineuse. S’ils sont disposés tel que le folklore nous les présente, soit deux par deux, les uns derrière les autres, ils disparaissent en fumée en moins de 4,26 millièmes de seconde. En outre, le Père Noël se retrouve aplati au fond de son traîneau, écrasé sans pitié par une force centrifuge supérieure de 17 500 fois à celle de la gravité de la Terre, écrabouillé sous une pression de 2275 tonnes.
En conclusion, si le Père Noël a déjà existé et qu’il a tenté de distribuer ses cadeaux, il est décédé tragiquement lors du premier essai. Santa Claus ain’t coming to town, désolé…
(Source : un courriel qui m’a un jour été envoyé, mais après vérification, l’examen de son existence a bel et bien été effectué… Allez savoir!)