Tuesday, June 14, 2016

La sentence du Pulse d'Orlando

“Death is the sentence. We know there’s nothing to be embarrassed about this, death is the sentence…We have to have that compassion for people, with homosexuals, it’s the same, out of compassion, let’s get rid of them now.” https://www.youtube.com/watch?v=qBlwxqqAprQ

Sheikh Sekaleshfar (citation traduite plus bas...)

Oh là là... L’audace… Le culot ! Ces « autorités » religieuses qui ont tribunes auprès d’un auditoire influençable, qui jouissent des avantages que la liberté d’expression nous accorde et qui, sans vergogne, travaillent activement à garder la flamme du racisme, du sexisme et de l’homophobie bien nourrie font indirectement beaucoup, beaucoup de mal. C’est comme lors du Salon Musulman du Val-d'Oise, en France en 2015, dont une partie était dédiée à la femme musulmane. Vers la fin du programme présenté à un auditoire converti, alors que "deux imams étaient en train de parler de la question de savoir s'il faut battre ou non sa femme" (http://www.huffingtonpost.fr/2015/09/13/femen-salon-femme-musulmane-pontoise_n_8129122.html?ncid=fcbklnkfrhpmg00000001), deux membres des Femen sont montées sur la scène, se sont rapidement dévêtues et ont scandé "personne ne me soumet, personne ne me possède, je suis mon propre prophète". Je ne suis pas certain d’être complètement d’accord avec les actions des Femen, mais je dois avouer que le timing était parfait. Je ne comprends pas comment on peut donner tribune à des imams (qui, parfois, s'autoproclament comme tels ! (http://www.lepoint.fr/societe/dalil-boubakeur-tout-un-chacun-peut-s-autoproclamer-imam-11-05-2010-411653_23.php) qui évaluent si on peut battre sa femme ou pas. La réponse à cette question ne vous appartient pas messieurs les imams. Cette question délicate, posée du haut de votre "supériorité masculine", a déjà été répondue… Votre pays a déjà pris cette décision pour vous ! Vous ne pouvez pas battre vos femmes, ni vos enfants, ni ceux qui ne respectent pas vos normes religieuses, parce qu’ici, nos lois ont préséance sur la Charia, et ce peu importe ce que vous croyez ou à quel point vous y croyez. C’est comme ça.

Maintenant, les commentaires de Sheikh Sekaleshfar, un docteur en médecine (!), sont du même ordre.

« La mort est la sentence. Nous savons qu’il n’y a aucune raison d’être embarrassé par ces événements (en référence à la tuerie d’Orlando, dans une discothèque gay, cette fin de semaine…), la mort est la sentence ! Nous devons avoir cette compassion pour les gens, avec les homosexuels, c’est la même chose ! Par compassion, il faut s’en débarrasser maintenant ! »

Eh bien, non. Peu importe ce que certains croyants en pensent, il ne faut pas s’en débarrasser maintenant, ni demain, ni jamais.

Selon moi, la liberté d’expression devrait avoir certaines limites. La haine ou ce qui peut objectivement engendrer la haine ne devrait pas être protégé par l’étendard de la liberté d’expression, car elle la dénature, se sert de ses limites pour profiter aux gens sans vergognes aux agendas dangereux. Ce genre de commentaire, planté telle la graine d’un arbre dans la tête des gens qui voient les imams comme des autorités qui ont préséances sur nos lois (parce que Dieu et c’est tout) risque fort d’engendrer encore plus de violence sur la population homosexuelle.

Et ce n’est pas comme si elle avait besoin d’un peu plus de violence qu’elle n’y a déjà eu droit…