Wednesday, November 28, 2012

Aimer la mort... (âmes sensibles, s'abstenir)


C'est le genre d'histoire que je trouve fascinante... Une femme de 37 ans en Suède est soupçonnée d'avoir eu des activités sexuelles avec... un squelette humain. Elle nie tout, cela va de soi. Elle dit s’être procurée les os pour des raisons d’intérêt historique, bien sûr. Mais bien qu’on voudrait la croire sur parole et ainsi ne pas se rappeler que l’être humain est capable de telles choses, nos espoirs s’évanouissent lorsque les policiers trouvent chez elle des CDs avec des titres suspects, tels que « Ma nécrophilie » et « Ma première fois »… En fouillant un peu plus, ils ont trouvé des photos d’elle en train d’embrasser le crâne et d’utiliser la colonne vertébrale pour… pour euh…

Mais bon elle dit qu’elle n’a rien fait de tout cela et prétend que ce n’est pas elle sur les clichés. J’ai trouvé une des photos en question, censurée pour cacher le visage (ci-contre) et je crois qu’il doit être assez facile de savoir si c’est bien elle, c’est un gros plan de son visage. Donc, ses chances de convaincre qui que ce soit sont minces…

 Les cas de nécrophilie ne sont pas légions dans l’histoire. La première fois où c’est relaté, c’est dans les écrits d’Hérodote où il explique que « pour décourager toute pratique sur un cadavre, les Égyptiens, à l'époque des pharaons, embaumaient les belles femmes trois à quatre jours après leur mort », comme quoi ils ne pouvaient pas faire confiance aux embaumeurs… Est-ce que la nécrophilie était si rependue à cette époque qu’il fallait prendre de telles mesures ou était-ce simplement parce que la momification n’était réservée qu’aux pharaons et les gens importants et leur famille, et qu'il arrivait que les embaumeurs soient tentés d’avoir une relation sexuelle avec une personne de haut rang, voire un demi-dieu ? Et c’est ironique lorsque l’on apprend par les journaux cette année que l’Égypte songe à légaliser les relations sexuelles sur des femmes décédées, si pratiquées par le mari dans les six jours suivant son décès. Cette initiative viendrait d’un gouvernement majoritairement islamiste selon leur interprétation du Coran. Plusieurs voix s’élèvent contre l’adoption de cette loi, mais j’imagine que si elle risque de passer, c’est parce que c’est déjà pratiqué par plusieurs dans l’ombre… On met en vitrine ce qui se vend !

Outre ça, la sexualité post mortem semble être davantage le domaine des tueurs en série tels que Jeffrey Dahmer, Ed Gain et autres Luka Magnotta de ce monde. On se dit que logiquement, c’est illégal. Ça ne peut qu’être illégal, non ?

Oui et non. Illégal, ça l’est dans la majorité des pays. Immoral, ça l’est dans la quasi-totalité du monde, mais le point de vue sur son illégalité diffère selon le lieu. Par exemple, la France ne lésine pas sur la question. Toute atteinte à l’intégrité d’un cadavre est punie par la loi : 15 000 Euro et un an d’emprisonnement comme peine maximale. Aux État-Unis, c’est illégal dans presque tous les états, mais en Californie, et ce jusqu’en 2004, la loi prévoyait une sentence pour la mutilation d’un cadavre et la profanation de tombes, mais rien spécifiquement sur les actes sexuels avec un mort. Mais grâce au gouverneur Arnold Schwarzenegger, cela a changé. Il a signé pour que de telles pratiques soient définitivement illégales. Comme ça, les Californiens pourront mieux dormir la nuit. Ou peut-être pas! Voyez vous, la question qui me vient, c’est pourquoi le Governator a ressenti le besoin de passer une telle loi ? Pourquoi la nécrophilie a-t-elle croisé le fil de ses pensées ? Il faut une bonne raison pour faire passer une loi. Soudainement, je préfère vivre là où la loi ne s’est pas penchée sur la question, faute d’avoir besoin de le faire. Et que dire du Royaume-Uni, qui a « rendu la pénétration sexuelle d'un cadavre illégale par la loi dite Sexual Offenses Act 2003 et passible de deux ans de prison », sans préciser quoi que ce soit pour un acte sexuel sans pénétration. Vous voyez le potentiel ?

D’un point de vu strictement légal, la nécrophilie est inacceptable parce que le mort ne pouvant pas donner son consentement, l’acte sexuel devient un viol. Mais qu’en est-il si la personne décédée a donné son consentement ? C’est arrivé en 2001, dans le cas d’Armin Meiwes (ci-contre), en Allemagne, où la victime, Bernd Jürgen Brandes, avait consenti à se faire tuer, puis mutiler et manger après sa mort. Meiwes a été condamné (ouf, quand même) à la réclusion criminelle à perpétuité. Bonne décision. À preuve, il est devenu végétarien par la suite…

Vous avez déjà entendu parler d’un film américain intitulé Broken Arrow ? Sinon, ce n’est pas grave, vous n’avez rien manqué. Ça raconte l’histoire d’une bombe nucléaire qui est volée à l’Armée américaine par des terroristes et ça suit le protagoniste qui tente de la récupérer. Dans une des scènes du film, un des hommes en charge de la situation en avertit un autre qu’ils font face à une situation de « Broken Arrow ». Son interlocuteur ne comprend pas et on lui explique que c’est le terme utilisé lorsqu’une arme nucléaire est perdue. À cela, il répond : « Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur : que ce soit arrivé ou que ça arrive assez souvent pour qu’un terme ait été inventé ! » Je crois que c’est précisément ça qui m'effraie. Lorsque je crois que l’homme ne pouvait pas davantage se rabaisser, quelqu’un, quelque part, creuse un peu et découvre un nouveau sous-sol. Que des gens pratiquent quelque chose d’aussi répugnant et, même d’un point de vue pragmatique, biologiquement idiot, ça ne me dérange pas. J’accepte que l’horreur existe en certains endroits, tant que ce sont des cas d’extrêmes exceptions. Mais que ça arrive assez souvent pour que des lois doivent exister pour empêcher l’homme de le faire ? Que ce soit nécessaire au-delà de simplement déclarer malade mentale la personne commettant de tels gestes ? J’en ai des frissons glacés…

Références :