Friday, October 26, 2007
Juste en passant, de retour en Tunisie...
Voyez ! C'est une belle fin pour tout le monde, comme dans un film hollywoodien ! L'Imam passe du bon temps et nous, notre conscience est spic and span! C'est ti pas beau ça ?
Pour réitérer ce que j'ai déjà mentionné dans mon blogue, il est temps pour la majorité de la communauté ethnique de prendre la parole et ainsi éviter que d'autres menteurs à langue hyperactive le fassent en leur nom et salisse l'image de l'immigration au Québec. J'espère que cet exemple motivera et déliera la voix de certains d'entre-eux...
Thursday, October 25, 2007
Suite au Tribunal des sous-entendus : le Regroupement des Pazentendus
À l'été 2004, j'ai reçu la proposition de travailler comme attaché de presse et responsable de l'agenda d'une candidate au Bloc Québécois. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que celle-ci était algérienne. Une algérienne, qui soutenait la cause souverainiste ? Oui. Mais mes surprises débutaient à peine, ainsi que mon apprentissage à ne pas me faire des idées trop rapidement. En langage courant, on appelle cela des préjugés ! Bref, quelle ne fut pas ma deuxième surprise de rencontrer une autre ethnie, un africain cette fois-ci ! "Le Québec libre ! Le Québec français! criait-il sur les tribunes. Je n'ai pas terminé mon plaidoyer. Ma troisième surprise a été le latino qui lui aussi croyait avec un coeur battant et les yeux brillants que sa terre d'accueil méritait enfin d'être indépendant ! Le coup a été solide. Je suis restée debout, mais j'ai compris une chose : les immigrants sont plus nombreux qu'on le croit à aimer le Québec, le français, notre liberté, l'égalité et le respect entre l'homme et la femme. Un bon nombre d'immigrants adore le pâté chinois également. La commission a laissé la parole à des gens intolérants, remplis de préjugés. Et ce, des deux bords. Il serait temps de voir et d'entendre des hommes tels que le professeur arabe et musulman originaire de l'Abitibi, Antoine Ishac : "Les lois de la religion, il faut qu'elles se plient devant les lois laïques. Comme immigrant, quand je suis arrivé ici, j'ai compris que c'était à moi de m'adapter à la vie québécoise et c'est à moi de devenir un Québécois. "
Dernière petite remarque qui pourrait éventuellement lancé une réflexion, ou un débat.
Pourquo ai-je l'impression que les accomodements raisonnables semblent être utilisés essentiellement pour les musulmans ou les juifs (qui soi-dit en passant, ne s'apprécient pas toujours entre eux) ? Les noirs, les sud-américains, les protestants, les témoins de Jéhovah, les russes, les polonais, les portugais, les bouddhistes et les épicuriens...ils sont où ? Et surtout, que demandent-ils ?
Allergie aux arachides
« Bien sûr, le mélange des races n'est pas un événement naturel. L'évolution aurait été impossible si chaque progrès de l'évolution avait été court-circuité par des accouplements inter-espèces. »
« Derrière les slogans séduisants qui présentent le mélange des races comme un impératif moral et comme bénéfique, la motivation de leurs promoteurs est claire : l'intention n'est pas de « sauver » les Blancs, ni de leur accorder la « rédemption », mais de les détruire complètement. »
Ok, fin des maudites citations...
Voici quelques observations croquées ici et là :
— Devant l’épicerie Provigo, ville Saint-Laurent. Les deux individus que nous sommes (la Noire et le Blanc) gambadaient joyeusement pour aller vaquer paisiblement à nos occupations du dimanche après-midi. Quelques secondes suffirent pour remarquer la désapprobation dans le regard de l’homme noir.
— Une amie, en Caroline du Nord, lors de ses vacances. Elle entre dans le restaurant où par le fait même, fait aussi entrer un peu de couleur. Regards hostiles, des mitraillettes, le feu dans les pupilles.
— Deux conversations entre deux jeunes hommes noirs dans l’autobus 67, quartier Saint-Michel (là où c'est noir de monde...et ce n'est pas une expression !). Les jeunes hommes ne comprennent pas : pourquoi et comment les filles noires peuvent être avec des hommes blancs étant donné que ceux-ci ont été les investigateurs de l’esclavagisme?
— Une amie me dit : moi je ne pourrais jamais sortir avec un Arabe, mon père n’est pas raciste, mais il capoterait trop…
— Une collègue de travail : moi, je n’aime pas Montréal, y a ben trop de monde, ben trop d’ethnies, trop d’arabes…
- Montréal, octobre 2007 : Une jeune fille blanche traite des noires de nègres. Colère. Une bataille éclate. Quatre jeunes filles noires âgées entre 14 et 16 ans sont accusées de voies de faits.
— Une connaissance algérienne : les Québécois sont trop cheaps, ils ne payent jamais rien aux filles
- Barcelone, Espagne, octobre 2007 : une jeune équatorienne de 16 ans se fait tabasser par un jeune homme de 16 ans dans le métro. Le garçon la traite de maudite immigrante et lui crie de retourner dans son pays.
— Et finalement, celle-là je l’entends vraiment souvent : Martine, t’es ma seule amie noire, parce que t’es pas comme les autres… t’es pas vraiment noire…
« Vlan din dents! » comme on dit par ici. Pas comme les autres. Première question. Connaissons-nous vraiment les autres? Voici l’exemple de…appelons la Catherine. La jeune femme ne connaît aucune personne d’une autre culture. Ce qu’elle en sait, elle l’apprend des médias. Et pourtant, au dîner, elle dit d’un ton décisif et sans équivoque : moi, je n’aime pas les Arabes. Ah. Pourquoi? Les voiles, les hommes dominants, je ne suis pas capable. Ok. Mais madame n’a jamais pris le temps ou la peine de parler à un arabe. Et pourtant, madame se dit ouverte aux autres cultures, elle a mangé du "sish taouk" la semaine dernière, mmm...un délice !
Je n’ai pas suivi de cours d’anthropologie, mais les quelques éléments appris et retenus dans certains cours me reviennent par flash. Le métissage des différentes cultures a toujours existé, du nord au sud et de l'est à l'ouest. Par exemple, le sang qui coule dans mes veines est à la fois africain, antillais et français. Mais l’homme doit se trouver une raison pour se détester. Le problème d’intolérance, à mon avis, vient du fait que chaque personne pense que l’autre est trop différent de lui. Je ne le crois point. Il existe toujours un point commun qui peut unir deux personnes, les faire vibrer. Du jamaïcain Rusty dont l’idole est Ray Charles à Jonathan qui tripe sur la musique swing… et Ray Charles! Les deux hommes sont pourtant, en apparence, supposément distincts, mais l’être humain a inventé de belles choses pour s’unir : les arts, la musique, la danse... Alors lorsque je lis que les noirs, les juifs, les latinos sont des « races » différentes des blancs, je me dis : Henrique, comme Paul, peuvent développer une allergie aux arrachides, non ?
À partir de ce constat, la couleur pour moi a toujours été accessoire, je ne la vois pas, je ne la vois plus et j'ai appris à ne plus la voir, tout simplement. J'essaie de connaître et d'apprécier. Et il ne faut pas oublier que les intolérants n'ont pas de couleur. Juste une odeur acre et désagréable. Est-ce que je suis aveugle? Au contraire, je pense que je vois très bien : mes verres de contact sont bien en place. Et si les gens voulaient faire l’effort d’essayer de connaître au moins une autre ethnie ? Et s’ils prenaient le temps de connaître cette personne? Je ne dis pas que le résultat serait nécessairement positif, mais avant de dire qu’on se déteste… est-ce qu’on a essayé de s’aimer? Mais la question est plutôt : suis-je trop utopiste?
Monday, October 22, 2007
La tribune des sous-entendus
Certes, il y a un débat et il porte le nom de Bouchard-Taylor. J’avoue ne le suivre qu’à travers les éditoriaux de mes idoles journalistiques et suis inévitablement sous l’influence de leurs opinions, mais je me soigne lentement… En attendant, j’aimerais poser une question à qui pourrait me répondre. Est-ce mon imagination, ou est-ce que ce débat est de près ou de loin un sous-produit de l’acharnement médiatique opportuniste du Journal? C’est mon impression. Ce média a indéniablement comme créneau de crier « au feu » dès que quelqu’un craque une allumette en mettant en première page une photo si « zoomée » qu’on jurerait y voir une bombe nucléaire. Toutefois, permettez-moi de bémoliser un peu… Je crois de plus en plus que du bon va sortir de ce débat. Il va permettre de lever le rideau sur une foule de choses qu’on n’aurait peut-être pas pu savoir autrement. Par exemple, saviez-vous ça qu’il y a plusieurs ethnies qui sont d’avis que le Québec souverain serait bénéfique pour l’assimilation des immigrants? J’avoue que mes lèvres ont formé un petit « o » stupide pendant un instant quand j’ai lu ça…
De bonnes choses vont venir de cette commission, je le prédits...
Wednesday, October 17, 2007
USINE DE PRODUCTION TÉRÉEL, 562 MONTÉE SINS, QUÉBEC, HOH OHO
Monday, October 15, 2007
La réalité très à distance
Le terme « télé-réalité » est menteur à moitié. C'est de la télé, pas de doute. Mais pour la réalité, on repassera.
Prenons les émissions telles qu’Occupation double et Loft Story. Les compétiteurs y sont d'excellents représentants de la société québécoise, dans la mesure qu'on croit que le Québécois moyen est jeune, joli, mince, assez grand, photogénique, ne bégaye pas, n'a pas de handicap et a une prédisposition pour la caméra. Ce qui se passe dans ces émissions est aussi très semblable à la vraie vie, pour autant qu'on passe nos semaines à se trimbaler d'un pays à l'autre et à flirter avec de cinq à dix membres du sexe opposé dans une seule et même semaine, un peu de la même manière dont on goûte à divers échantillons de crèmes glacées chez Laura Secord.
Il y a un détail qu'il ne faudrait pas oublier quant à ces émissions : il ne s'agit pas d'une tranche de vie, mais bien d'une compétition! Les participants qui risquent à tout moment de dire quelque chose qui jetterait sur eux l'opprobre des autres candidats ou même d'un bon pourcentage du Québec ne risquent pas d'agir librement tel qu'ils le feraient dans leur salon ou sur le trône. Dès qu'ils sont devant la caméra, c'est-à-dire dès qu'ils font autre chose que dormir, prendre leur douche ou faire un petit pipi, ils deviennent un produit qu'ils doivent vendre. D'ailleurs, il ne s'agit même pas seulement de ce qu'ils vont gagner pendant l'émission, mais aussi de ce qu'ils vont gagner après! Parce qu'ils espèrent bien demeurer des produits une fois la saison terminée... Évidemment, ils n'ont aucune formation pour faire de la télé, du cinéma ou de la radio, mais... Vous vous rappelez Stéphanie Lapointe, gagnante de la deuxième saison de Star Académie? Ce qui est peut-être un peu amusant, quand on y pense, c'est qu'on s'en souvient tous pas mal moins pour ses talents de chanteuse que pour ses rôles au cinéma (Aurore) et à la télévision (Le négociateur). Et détrompez-vous! Pour le peu que j'ai entendu des produits de la Chaîne de montage à chanteurs Québécois, Lapointe est celle qui s'est le plus permis d'être une artiste, mais étant donné qu'elle n'a pas voulu d'emblée jouer le jeu tel que les autres académiciens ont embrassé sans poser de question, son album a tardé à voir le jour. Ainsi, les producteurs ne voulaient surtout pas perdre l'avantage d'un produit fini déjà imprégné de popularité et risquer qu'on l'oublie, ce qui risque fort d'arriver au Québec, nonobstant notre devise. On l'a donc exposé au maximum dans des domaines qui n'avaient rien à voir avec elle, dans des rôles que des acteurs parfaitement mieux qualifiés qu'elle aurait eus, non-pas seulement plaisir, mais également et surtout besoin de jouer! Quand t'es un produit populaire, il n'est pas nécessaire d'avoir du savoir-faire pour faire du cinéma, de la télé ou de la radio... La popularité, c'est ça l'ingrédient miracle! Ça fait tout! Ça « patche » les trous, aplani les surfaces irrégulières, colorie ce qui est fade... Ça ressemble beaucoup à cette histoire qu'on m'a racontée un jour : dans une ville quelque part, une grève des vidangeurs sévissait déjà depuis quelques jours. Un des citoyens de cette ville en avait sérieusement marre de voir les sacs verts s'accumuler sur le parterre de sa maison, chaque jour un peu plus éventrés par des ratons laveurs opportunistes. Cet homme eut soudain une idée! Il se munit de nombreuses boîtes vides en carton et de beaucoup, beaucoup de papier-cadeau. Puis, tous les soirs, il mit des ordures dans des boîtes, les emballa de manière affriolante et les emmena avec lui dans sa voiture. Une fois rendu au boulot ou au centre commercial, il laissait les boîtes sur le siège arrière, à côté d'une fenêtre ouverte. Chaque fois qu'il revenait à son véhicule un peu plus tard, les « cadeaux » ne s'y trouvaient plus! Une semaine plus tard, il avait la seule maison de son quartier qui sentait bon...
Si les producteurs sont conscients de ce fait, les candidats le sont tout autant. Ils sont fixés sur cette idée. Pensez-y! Croyez-vous vraiment qu'il y ait de la place pour le naturel?
Finalement, je crois que le terme « télé-réalité » est très représentatif... "télé" signifiant à la base "distance", je dirais qu'il y en a effectivement entre ça et la vraie vie...
Saturday, October 6, 2007
Que pensez-vous de la guerre?
Ce qui m'embête personnellement, c'est que lorsque nous parlons des guerres actuelles, celles qui se déroulent alors que nous déblatérons à leur sujet, c'est que ça me fait penser à un critique qui cracherait son venin sur un film dont il n'aurait vu que la bande annonce. Une fois la guerre terminée, on voit se dévoiler une à une les cartes de ceux qui avaient intérêts à ce que les jeunes du pays aillent se sacrifier. En ce sens, les guerres orientales ont la particularité d'être plus "cartes sur table". Bien entendu, ce n'est pas à la portée de tous, mais il y a quand même moyen de bien se renseigner et d'avoir une idée de ce qui motive les deux camps et de comprendre le bourbier dans lequel certains de ces pays se trouvent enlisés.
Pourquoi? Aucune idée. Peut-être parce que les pays religieux ont une tendance à être plus uni dans leur manière de penser. Parce qu'après tout, pour un animal qui risque en tout temps d'outrepasser ses instincts de base et de modifier ses comportements, la religion est un excellent homogénéisateur de société. Mais du côté de l'Occident, la guerre semble plus intéressée, moins viscérale. Ça ressemble énormément au produit vedette d'une grosse compagnie. On met en valeur ce qui est reluisant, cache ce qui l'est moins, ment jusqu'à ce qu'on ait assez vendu le produit et que les profits soient assez satisfaisant pour que ça ne fasse plus aucune différence que le monde entier connaisse la vérité. Je crois qu'il est de plus en plus difficile pour qui que ce soit de s'avancer et de prendre position dans un conflit, puisque ce qu'on en sait n'est probablement que ce qui sert les intérêts des entreprises à qui ça profite.